lundi 12 juin 2006

Khorog, pour prendre de l’altitude



J’ai degote une place a cote du chauffeur dans le minibus qui me mene de Dushanbe a Khorog, 500 km plus au sud. Prix de la course : 100 somonis (30 dollars), un bon prix pour les 20 heures que dure le voyage.

Les autres passagers seront pries de se tenir par 4 sur des banquettes prevues pour 3. Le meme conducteur assure tout le trajet, il avale de la poudre verte et ecoute de la musique a plein volume pour se tenir eveille. Nous rencontrons 6 fois un agent dans les faubourgs de Dushanbe. 6 fois le vehicule est arrete, le chauffeur puise quelques somonis dans sa bourse et paie une taxe qui finit dans la poche du policier.

Nous aurons droit a deux pauses pour manger et 3 autres pour nous degourdir les jambes. K. , un passager elegant, m’offre un repas. C’est un tadjike du Badakshan qui travaille a Moscou ; il a un air mafieux et le coeur sur la main.

Un jeune ingenieur en telecommunication traduit nos conversations. Il s’est epris d’une passagere aux longs cheveux noirs. Il n’a pas de mal a converser avec elle : ils sont entasses l’un sur l’autre.
Nous arrivons a destination aux premieres lueurs du jour. K. m’offre le petit dejeuner, un bol de soupe avec des legumes et des pates.

Khorog est une petite ville de 8′000 ames, capitale du Badakshan, situee a 2′000 metres d’altitude. Dans la rue principale passent des femmes portant des habits colores. Elles ont des dents en or et sont souvent jolies.

Khorog est aussi le point de passage des cyclistes qui empruntent l’autoroute des Pamirs. Le premier jour je partage ma chambre avec M., un belge aux allures de grand coyotte. M. fabrique des meubles et se convertira en reparateur de bycyclettes a son retour. Nous tirons au sort la route qu’il suivra pour rejoindre Murghab, sur le haut plateau. Le sort lui echoie la voie la plus difficile, celle qui passe par Rashtkala.

Le second jour mes compagnons de chambree sont S. et B. , un couple de jeunes suisses qui pedalent depuis 10 mois. Leur trajet : Vladivostok, la Siberie et le lac Baikal gele, la Mongolie, le Kyrgyzstan. Ils arrivent des Pamirs ou ils ont croise le chemin d’un loup.

Les cyclistes des Pamirs transportent leurs bagages dans de grandes sacoches. Ils ont un physique emacie et ont l’air en forme.

Aucun commentaire: